La traversée de cette partie du Nord de l’Inde n’a pas été du gâteau comme je l’avais imaginé ; c’est presque plat mais sur la route j’ai eu le vent contre moi, de face ou de côté, tout le temps depuis Jaipur. Ajoutez à cela la chaleur caniculaire de ces régions désertiques et ces dernières étapes de mon petit tour à vélo se sont transformées en un nouveau défit. De plus le temps qu’il me reste est finalement assez court pour le circuit que j’ai prévu de faire à vélo. Je n’ai donc pas trop le droit à l’erreur, d’autant que j’ai mon avion à prendre à Delhi au final. J’ai d’ailleurs dû éliminer une ville importante du Rajasthan, Udaipur, faute de temps. Si j’y étais allé, j’aurais dû parcourir ce circuit sans pouvoir m’arrêter pour faire les visites de certains monuments. J’ai donc choisi d’éliminer Udaipur afin de pouvoir m’arrêter un peu dans les autres villes, sans que mon tour du Rajasthan ne se transforme en course. Le choix n’avait pas été facile, j’avais longtemps hésité entre Udaipur et Jaisalmer.

Avant de vous donner mes impressions sur l’Inde du Nord (Etats de l’Uttar pradesh et du Rajasthan), je voulais revenir sur un petit moment mémorable survenu peu après mon séjour à Lumbini, il s’agit de la Puja (pouja) de Shivaratra célébrant la naissance du dieu hindou Shiva.

Cette Puja avait lieu à côté de Sunwal, dans le petit village où j’avais rencontré des frères vêtus d’un simple pagne parcequ’en deuil du récent décès de leur père. Ce sont eux qui m’avaient invités à revenir pour la Puja de Shivaratra faute de pouvoir rester jusqu’à la cérémonie en l’honneur de la mort de leur père. J’avais passé la nuit à Sunwal afin de n’avoir que quelques kilomètres à parcourir avant le début des réjouissances qui commençaient vers 10h et devaient durer 24h. Peu avant l’arrivée au village, j’ai rencontré à nouveau Prankash, petit-fils du défunt, d’environ mon âge, et qui avait en tête de me servir de guide (je ne sais pas s’il avait été désigné pour l’exécution de cette tâche mais il se prenait très au sérieux dans ce rôle). Il voulait tellement être guide que je n’avais plus la liberté de mes mouvements et que j’ai dû lui faire comprendre gentiment à plusieurs reprises que j’avais besoin de respirer car il s’est révélé par moments très collant (il me suivait même jusqu’aux toilettes…). Il y avait chants et danses devant le petit temple dans lequel nous avions été bénis. J’ai participé en montrant ma plus belle danse dans le style népalais (pas très au point mais cela a beaucoup plu et les gens m’ont applaudi et admiré). J’ai dansé plusieurs fois pour faire plaisir aux Dieux et surtout à mes hôtes et aux habitants du village. J’ai été invité à manger du Dilo (farine de maïs cuite et préparée en sorte de pâte sucrée) et à boire du thé. On m’a également invité à fumer de la Marijuana, ce que j’ai refusé car je ne voulais pas perdre mes moyens en milieu inconnu. Dans l’après-midi, je ne comprenais pas pourquoi Prankash me demandait régulièrement si tout allait bien et si je ne voulais pas aller faire une sieste chez lui. J’ai compris plus tard que j’avais été drogué : en effet, j’avais ingurgité de la Ganja sans le savoir (je ne savais pas ce que c’était et j’ai été un peu inquiet avant d’apprendre que c’était de la simple Marujuana). Je ne l’avais pas fumée mais mangée et bue (dans le dilo et le thé)… Le pire, c’est que je leur avais dit trouver la nourriture et le thé très bons avec ce petit goût de plantes, cela changeait du thé épicé, au gingembre ou à la cannelle ; je suis encore un peu naïf à mon âge ;-) . Comme me l’a dit mon amie Géraldine : ils sont sympas les népalais… Effectivement cette famille ne me voulait que du bien et je les ai un peu embêtés lorsque j’ai insisté pour que ma petite reine passe la sieste de la Ganja en ma compagnie. Au lieu de me détendre, cette expérience a mis en alerte mon système d’alarme du voyageur solitaire qui a peur de se retrouver « tout nu » et démuni de toutes ses possessions après une nuit sous stupéfiant ! Je ne pouvais plus partir à vélo car je commençais à ressentir les effets de la Ganja. J’ai d’abord lutté pour ne pas m’endormir et je me sentais flotter un peu. J’ai donc fait une sieste pour que ça passe. A mon réveil, tout le monde fêtait encore. Les danses ont continué dans la soirée et toute la nuit (mais je suis allé dormir vers 23h car des kilomètres m’attendaient le lendemain). Au petit matin, la préparation du repas avait lieu en commun ; j’ai participé à la tâche la plus facile c’est-à-dire l’épluchage. J’ai pris le repas : curry de pomme de terre et chou-fleur, Kir (ce n’est pas ce que vous croyez, c’est une sorte de gâteau de riz aux fruits secs) avant de reprendre la route. Mes hôtes, qui passaient leur 13ème jour de deuil ont pu le jour de mon départ manger à nouveau des légumes après un régime de 12 jours avec uniquement du riz sans même le sel. Il leur faudra attendre jusqu’à 6 mois pour réintégrer la viande dans leur diète. Le deuil chez les Brahmanes est contraignant. A ce sujet, à notre première rencontre les frères en deuil m’avaient demandé de quelle caste j’étais. J’avais dû avouer qu’il n’y a pas de caste en France même si je crois qu’il pourrait y avoir des castes économiques. Mais la grande différence c’est que si l’on nait avec une étiquette, elle peut malgré tout changer au cours de la vie d’une personne. Malgré (ou grâce ;-) ) à l’expérience de la Ganja, j’ai passé un bon moment dans ce village et dans cette famille. Prankash a été assez pénible, sans s’en rendre compte. Heureusement que j’ai rencontré d’autres personnes fort sympathiques avec lesquelles j’ai pu passer de bons moments sans devoir bouger avec eux à chacun de leurs mouvements et sans qu’elles me collent aux « baskets ». Je suis allé saluer les frères en deuil avant mon départ.

Faute de temps, je ne vous donnerai pas d’autres détails concernant le reste de ma traversée du Térail jusqu’au poste frontière de Mahendranagar. Ces régions m’ont paru plus pauvres que le reste du Népal et j’y ai vu plein de belles choses. Je ne me suis pas arrêté dans le parc de Bardiya, que j’ai seulement traversé en partie à vélo. En effet, j’avais vu tellement d’animaux sauvages dans le parc de Chitwan que j’avais peur d’être déçu, la faune étant apparemment moins importante à Bardiya. J’ai fait une pause agréable au bord d’une rivière, à Chisapani (qui veut dire eau froide).

Le passage de frontière entre le Népal et l’Inde a été facile mais épique... Il faut dire que tous le indiens et népalais passent d’un côté à l’autre sans montrer de pièce d’identité et que le nombre de touristes passant par le poste de Mahendranagar est finalement assez restreint, beaucoup de voyageurs préférant le poste de Nepalganj. J’ai d’abord passé la douane népalaise sous les saluts des militaires népalais. On m’a alors indiqué que la frontière indienne était à environ 1km d’un « no man’s land » où la route s’est transformée en chemin chaotique. J’avais l’impression de passer trop facilement lorsque des militaires népalais ont jeté une dernière fois un œil à mon passeport avant de me laisser passer. Effectivement arrivé du côté indien, on m’a demandé de retourner du côté népalais afin de faire apposer le tampon de sortie sur mon passeport. Sans tampon de sortie du Népal, je n’aurais pas mon tampon d’entrée en Inde. J’ai donc refait le kilomètre sur le chemin plein de trous et il m’a fallu bien chercher pour trouver le bureau d’immigration népalais qui se trouvait en contrebas de ce chemin. Lorsque j’y suis arrivé, le poste était vide et une femme est allée réveiller l’officier de garde (en comprenant qu’il faisait la sieste, j’ai dit à la femme qui l’a réveillé : « sutni » qui signifie sommeil/fatigué en souriant). J’ai récupéré mon tampon de sortie népalais sans souci et ai dû retourner du côté indien où, après vérification de mon passeport et remplissage de formulaire et registre, on m’a apposé mon tampon d’entrée en Inde. C’est ici que j’ai fait affaire avec un jeune couple d’espagnols de Madrid en changeant mes roupies népalaises contre leurs roupies indiennes. Ils avaient été un peu embêtés lors de leur sortie d’Inde car ils étaient en retard d’un jour car la jeune femme de ce couple avait été immobilisée par une forte turista.

La conduite en Inde a été horrible sur la première portion de route jusqu’à Agra ; cette route ressemble à une de nos départementales mais à la seule différence qu’elle est emprunté par des piétons, vélo, motos, voitures, camions, autobus, animaux, attelages à bœuf ou dromadaire. Afin de pouvoir avancer dans cette confusion, les gros véhicules n’hésitent pas à doubler à 2 de front, ce qui fait que je me suis retrouvé régulièrement avec un bus ou camion doublant sur la voie qui m’est normalement réservée et me fonçant droit dessus en klaxonnant comme un fou. J’ai vite compris que dans ce cas il ne fallait pas tenir tête mais qu’il fallait passer humblement sur le bas côté. Je me suis adapté et mon instinct de survie me fait passer de temps en temps sur le bas-côté. La vision d’un accident ayant eu lieu la nuit avec un vélo sur lequel roulaient 2 jeunes hommes (qui ont eu le crâne fracassé : l’un étant mort sur le coup et l’autre n’ayant que peu de chances de survivre) m’a convaincu qu’il fallait absolument ne jamais rouler ici de nuit ! Les plus dangereux semblent encore être les bus car ils vous doublent très près et se rabattent très vite pour éviter les véhicules venant d’en face. L’un d’eux m’a envoyé dans le fossé, enfin j’y suis allé de mon plein gré parce qu’il se rabattait tellement près de moi que j’ai crû qu’il allait m’y pousser. Seul problème : le bas côté était dans cette région désertique fait de sable ; heureusement que j’ai un bon contrôle de mon vélo chargé car rouler dans le sable est loin d’être facile et j’ai bien crû que j’allais manger ce sable à cause de la mauvaise conduite de cet autobus. Le pire a tout de même été une moto qui m’a doublé et m’a fait aussitôt une magnifique queue de poisson afin de prendre une rue adjacente ; heureusement avec l’expérience j’avais senti qu’elle allait tourner et j’ai donc freiné pour l’éviter. Sans freiner, j’aurais accroché et poussé l’arrière de la moto et je crois que le choc aurait été très violent. J’étais en rage et je n’ai pas pu m’empêcher d’hurler dans la direction du conducteur (je crois même l’avoir insulté). Le pire est qu’il n’avait pas l’impression d’avoir mal agit et qu’il avait l’air surpris de mon ton élevé.

En plus des difficultés routières, je me suis choppé une infection oculaire en raison d’un insecte pris dans l’œil en roulant. Alors que les gens coupent les cannes à sucre et le blé en ce moment, les insectes sont nombreux à voler sur la route en fin d’après-midi. Pour ôter l’insecte j’ai dû manœuvrer avec mes doigts non désinfectés ; cela et le fait que l’insecte est resté dans le fond de mon œil m’a donné une bonne infection oculaire. C’est arrivé au moment où je n’avais presque plus de roupies indiennes, juste avant mon arrivée à Agra. Je ne voulais pas me faire soigner avant Agra car j’avais tout dépensé de ce que j’avais changé à la frontière népalo-indienne et je n’avais suffisamment de change en Roupies indiennes que pour le voyage jusqu’à Agra le lendemain, où j’allais enfin trouver un guichet automatique de billets. L’hôtelier m’avait déjà facturé seulement 50 roupies un Thali au prix normal de 90 roupies, ceci afin qu’il me reste quelques dizaines de roupies pour déjeuner le lendemain. Il a en plus de cela appelé au téléphone un de ses amis qui est chef de service à l’hôpital de Lucknow afin de savoir que faire pour arranger ma situation. Un autre de ses amis s’est proposé d’aller me chercher les collyres prescrits et me les a très gentiment offerts. J’ai vraiment eu beaucoup de chance de tomber sur ces 2 adorables personnes alors que je ne voulais rien faire avant le lendemain à Agra. Heureusement qu’ils ont insisté car mon œil n’était pas beau à voir, tout gonflé et collé et plus tard avec le blanc de l’œil tout injecté de sang. 4 jours de traitement avec 2 collyres ont été nécessaires pour me débarrasser de l’insecte et de l’infection. Maintenant, rassurez-vous, tout va très bien !

Sur la route, j’ai vu la récolte des cannes à sucre, la fabrication du « Gour » (sucre non raffiné préparé directement à partir du jus de canne à sucre après évaporation de l’eau), et mâché de la canne à sucre fraichement coupée dans le champ et que l’on m’a offerte. On récolte également déjà des céréales.

L’Inde est très intéressante mais aussi très fatigante : par la conduite qui demande d’être vigilant à chaque instant, par le vent, par la chaleur et aussi et surtout par le contact avec les gens qui n’est pratiquement que dans le but de demander de l’argent ou un cadeau. C’est triste à dire mais maintenant, lorsqu’on me fait un signe sur le bord de la route, je ne m’arrête plus car c’est systématiquement pour me demander de l’argent, ou au pire des crayons ou des bonbons. Et cela provient autant des adultes que des enfants. Tous ces gens ne sont pas dans le besoin, il est malheureusement difficile de savoir qui est réellement nécessiteux. Je pense d’ailleurs qu’il y a mieux à faire pour aider ces gens que de saupoudrer quelques roupies ou stylo au hasard de son passage. On ne me dit plus bonjour mais « give me a pen » (donne-moi un stylo). Rares sont les rencontres désintéressées ; mais heureusement elles existent comme ce jeune élève instituteur qui m’a offert un verre de petit-lait bien frais dans un petit village au milieu du désert ou ce jeune homme, berger de son état, qui est venu me tenir compagnie quelques instants en essayant de communiquer avec moi à l’ombre d’un Tamaris. Il est aussi difficile de faire une photo de paysage ou bâtiment : l’objectif se retrouvant souvent obstrué par plusieurs visages qui se sont placés dans le champ de vision. A d’autres instances, on court me réclamer de l’argent pour avoir photographié un paysage, une maison, un dromadaire ou un troupeau de moutons… J’hésite à sortir l’appareil et j’ai dû abandonner l’idée de faire certaines photos. Les conducteurs de rickshaw ou motos sont aussi parfois insistants à vouloir que j’aille dormir dans l’hôtel pour lequel ils reçoivent une commission et ils ont le don de m’énerver en ne me lâchant pas alors que je leur dis avoir déjà une réservation, ceci lorsque je suis dans un moment d’effort à vélo. Evidemment il y a du monde ici et à chaque arrêt, je me retrouve entouré d’une foule ; je n’aime pas trop cela, surtout lorsque je m’occupe de charger et décharger mon vélo car il est difficile de contrôler les faits et gestes de personnes dans les foules. Malgré tout, il n’y a pas de danger à craindre, c’est simplement de la curiosité et les gens restent souvent plantés là longtemps sans rien dire, en observant simplement mes faits et gestes. Parfois on bavarde avec moi et là c’est franchement plus agréable qu’une foule muette et observatrice. Cela arrive aussi lors de mes pauses pour grignoter, pour me détendre après quelques dizaines de kilomètres ou même pour faire pipi. L’Inde n’est pas faite pour se reposer… Une autre chose détestable est le bruit constant qu’on vous inflige ; les véhicules avec leurs avertisseurs très sonores vous en mettent plein les oreilles pour une raison ou une autre ; même si vous êtes le seul sur la route, ils klaxonnent juste en passant à côté de vous. Je crois que la population doit être amenée à souffrir de surdité avec tout ce bruit ambiant ; tout ce bruit pour rien (ou presque) a le don de m’exaspérer !.Ne me croyez pas pessimiste ; malgré ces points négatifs, l’Inde est réellement intéressante

Depuis mon arrivée dans le pays j’ai eu la chance de voir Agra avec son fameux Taj Mahal et son beau Fort de grès rouge. Je me suis offert une visite de ces lieux magiques pour mes 44 ans. Depuis Agra, je roule sur des routes plus belles et moins fréquentées par des véhicules dangereux, certaines étant des autoroutes.

Après Agra, ce fût Jaipur, son Palais, le plus grand cadran solaire du monde et d’autres instruments anciens à usage astronomique, ainsi que ses marchés. Je regrette de ne pas m’être arrêté longuement dans la ville de Fatehpur Sikhri qui m’avait l’air très intéressante, avec des bâtiments visiblement classés à l’Unesco. Mon programme kilométrique jusqu’à Delhi me paraissait trop serré pour faire un long arrêt dans cette ville située entre Agra et Jaipur. A posteriori, j’aurais peut-être préféré y passer du temps plutôt qu’à Jaipur que je n’ai pas trouvée exceptionnelle.

Pour effectuer des achats il me faut engager une négociation systématique pour éviter de payer un prix « touriste » très élevé. Les vendeurs n’en sont pas moins sympathiques après coup et me serrent souvent la main comme si j’étais des leurs. Certains restaurants ont une carte rédigée en Hindi avec des tarifs normaux et une autre rédigée en anglais avec des tarifs… 3 fois plus élevés ! Il m’arrive de ne pas manger dans un endroit parce que c’est beaucoup trop cher ou d’aller acheter chez un autre marchand qui lui m’a donné un prix raisonnable (car il y a tout de même des personnes honnêtes).

Je suis arrivé à Jodhpur le 19 mars 2011, en milieu d’après-midi après 78 km parcourus depuis ma précédente étape à Bilara. Je me suis dirigé vers la vieille ville, à l’intérieur de l’enceinte afin de trouver un endroit pour dormir. J’avais repéré quelques hôtels/guesthouses au pied du Fort de Mehrangarh juste derrière le marché Sardar. J’ai eu un peu de mal à trouver car les rues de la vieille ville sont parfois étroites et sinueuses ce qui donne d’ailleurs beaucoup de charme à Jodhpur. Après avoir pris une bonne douche et mis mon linge à tremper, je suis allé faire un petit tour en ville. Je voulais ressentir l’atmosphère du marché Sardar de Jodhpur. J’adore les marchés où il y a plein de monde et là j’ai été servi. J’avais envie d’acheter plein de fruits différents, surtout après cette chaude journée passée sur mon vélo, mais je me suis contenté d’une papaye d’un peu moins de 2kg pour la modique somme de 40 roupies indiennes. Au centre du marché se trouve la tour de l’horloge, ce qui permet de se repérer facilement à partir des rues adjacentes. Le festival de Holi (parfois appelé festival des couleurs parce que les gens se badigeonnent de poudres colorées et d’eau) a commencé à la tombée de la nuit par un feu et des offrandes et un peu de musique jouée sur de grands tambours ronds. Holi est une fête hindoue très suivie ; j’avais déjà eu l’occasion d’en vivre l’expérience il y a de cela quelques années lors d’un voyage au Népal. J‘ai fait le tour du feu car cela porte bonheur. Demain il y aura beaucoup de couleur… il faudra donc veiller à tout ce qui est fragile, notamment mon équipement photographique.

Le 20 mars, j’ai visité le Fort de Jodhpur, Mehrangarh. Il était fermé jusqu’à 11h tout comme le mausolée de marbre blanc de Jaswant Thada, probablement en raison de Holi. Pendant que je montais à pieds jusqu’au Fort par les ruelles de la vieille ville, Holi a montré ses couleurs : j’ai été barbouillé de jaune, rose, rouge… par de jeunes gens qui étaient heureux de partager cette fête avec moi. C’est une fête très joyeuse ;-) . En attendant l’ouverture du Fort, j’ai donc profité pour faire quelques photographies des environs, il y a de là-haut une magnifique vue sur la vieille ville et ses maisons bleues. J’ai beaucoup aimé la visite du Fort de Jodhpur que j’ai faite à mon rythme, sans aucun stress, grâce au guide audio fourni à l’entrée et compris dans les 300 Rs de prix du billet. Sur le chemin du retour vers l’hôtel j’ai acheté un petit sachet de détergent en poudre à 10 Rs afin de procéder au lavage des vêtements du jour (devenus en partie jaune, rouge, violet…). Je suis parti faire un tour en ville, vers le marché, pour boire un Lassi mais je suis rentré bredouille car en raison d’Holi , il n’y avait presque personne sur place : je n’ai jamais vu un marché aussi désert (gros contraste par rapport à la foule d’hier).

De Jodhpur à Jaisalmer, il y a environ 280 km que j’avais décidé de parcourir en 2 jours afin d’arriver à temps à Delhi en passant une bonne journée à visiter Jaisalmer et un peu de temps sur les étapes suivantes. J’ai eu une chance extraordinaire de n’avoir que très peu de vent pour ma longue étape entre Jodhpur et Pokaran (173km) car avant et après cette étape, le vent a soufflé fort et presque toujours de face. J’ose espérer qu’en allant vers Delhi, je vais cette fois avoir un vent favorable, si possible dans le dos.

Dans la journée (23 mars), j’ai visité Jaisalmer, son Fort doré, son Palais, ses temples Jain et ses Havelis (magnifiques demeures aux façades sculptées dans la pierre et de toute beauté)… Je suis heureux d’être arrivé au pied de cette forteresse du désert et d’avoir passé la journée à déambuler dans les rues de cette ville. Même si l’endroit est assez touristique il reste important dans l’histoire du désert Thar et de la ville de Jaisalmer. C’est une forteresse dans laquelle vivent encore les gens, ce qui est somme toute assez rare et exceptionnel de nos jours. Cette forteresse est malheureusement maintenant en danger, apparemment en raison du drainage de l’eau qui avait été prévu pour une ville du désert consommant peu d’eau ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Je repars demain matin en direction de Bikaner puis de Delhi.

Le compte à rebours est maintenant presque arrivé à son terme. Je ne sais pas si j’aurai le temps de poster un autre compte-rendu en direct d’Inde. Sinon, je le ferai de France, juste après mon vol de retour.

Amitiés !

PS : Ah, j’oubliais, je me régale de samossas, nans, currys, panirs, lassis… Beaucoup de fruits aussi pour aider à l’hydratation et me rafraichir.< /p>